Des pacifistes juifs européens, israéliens et américain ont appareillé dimanche 26 septembre 2010 du port de Famagouste, dans le nord de Chypre, à destination de la bande de Gaza, afin de briser symboliquement le blocus maritime imposé par Israël. A bord d’Irene, un petit voilier bleu et blanc, ont pris place une américaine, un Britannique, une Allemande et quatre Israéliens opposés au blocus imposé à l’enclave palestinienne depuis 2006.

« Nous voulons montrer au monde que tous les juifs n’approuvent pas la politique israélienne », a expliqué à l’AFP Edith Lutz, foulard turquoise dans les cheveux et étoile de David autour du cou.
« C’est un devoir sacré pour moi en tant que survivant (du judéocide ndr) de protester contre la persécution, l’oppression et l’enfermement de tant de gens, dont plus de 800.000 enfants à Gaza », a pour sa part estimé Reuven Moskovitz, un Israélien de 82 ans. « L’Etat d’Israël est un rêve magnifique qui s’est réalisé, il faut faire en sorte qu’il ne devienne pas un cauchemar. Je suis sioniste, je crois que j’ai ma place sur cette terre, mais ce n’est pas une raison pour voler la terre des Palestiniens et violer les droits d’1,5 million de personnes », a-t-il ajouté.
Parmi les passagers, se trouve aussi Rami Elhanan, 60 ans, dont la fille Smadar a été tuée à 14 ans dans un attentat suicide. « Nous nous tapons la tête contre un mur de haine très dur. Mais notre objectif est de faire des fissures dans ce mur, car c’est ainsi que les murs finissent par tomber », a-t-il déclaré. « La chose la plus intelligente que pourrait faire Israël, c’est de nous laisser passer, ainsi personne ne se rappellera de nous. Mais quoi qu’il se passe, le pire m’est déjà arrivé, je n’ai pas peur », a-t-il poursuivi.
Le voilier a quitté Famagouste à la mi-journée, après des préparatifs très discrets, en partie par peur de sabotages ou de pressions qui pourraient empêcher son départ. Il devrait arriver en vue de Gaza, en théorie, après 36 heures.
« Nous avons choisi Famagouste car nous savions que les autorités (chypriotes) turques étaient favorable à ce type d’action, mais nous n’avions aucune garantie qu’ils nous laissent partir », a indiqué Yonatan Shapira, un ancien officier israélien, membre de l’équipage. En fin d’après-midi, le bateau a quitté les eaux territoriales chypriotes sans encombre, a-t-il précisé par téléphone satellitaire.
L’opération, dont le budget dépasse les 23.500€, a été financée par des dons récoltés notamment par différentes branches de l’organisation « Juifs européens pour une paix juste ». A bord, une petite cargaison de jouets, livres, matériel de pêche ou encore médicaments, « une aide symbolique » pour la population de Gaza.
Les militants ont l’intention de hisser à l’approche de Gaza des drapeaux de paix multicolores arborant les noms de dizaines de juifs soutenant leur action.
d’après un article de Libération