Top 10 des raisons pour lesquelles l’ouverture de Rafah n’a pas tout réglé

Sans ordre d’importance, nous avons pensé à une liste de certaines des raisons pour lesquelles l’ouverture de Rafah, tout en étant importante et utile, ne répond pas à tous les besoins d’accessibilité de la bande de Gaza et pourquoi, comme certaines voix en Israël l’ont récemment suggéré, elle ne peut pas servir d’unique point d’accès à Gaza. Malgré quatre jours de fermeture imprévue la semaine dernière, le point de passage a été utilisé pendant le transit de voyageurs sur une base plus régulière, mais encore semi-limitée.

Le passage par le poste frontière reste limité : l’Egypte a indiqué qu’elle garantira le passage six jours par semaine durant les heures régulières de travail, mais il semble que ce ne sera pas suffisant : entre 400 et 450 personnes ont pu traverser la frontière chaque jour à partir de Gaza vers l’Egypte. De novembre 2005 à juin 2006, environ 660 passagers par jour sont sortis de la bande de Gaza par Rafah et ​​en fonction de l’Autorité palestinienne des postes frontières, 10.000 personnes sont actuellement en attente de voyager.

La situation est instable : Comme l’indique la fermeture du poste-frontière de la semaine dernière, la situation des deux côtés de Rafah reste instable, de sorte qu’il n’est pas certains que le passage reste ouvert, ni exactement à quel point.

Rafah ne donne pas accès à la Cisjordanie : le déplacement et la circulation des marchandises entre Gaza et la Cisjordanie reste très limité, un problème qui ne concerne pas Rafah, de la même manière que les biens et les détenteurs de carte d’identité de Gaza ne sont pas autorisés en Cisjordanie, même via l’Egypte et la Jordanie. La Cisjordanie et la bande de Gaza font partie du même territoire douanier, et sont reconnus, y compris par Israël, comme une unité territoriale unique, qui, malgré quatre années de fermeture étanche, partage toujours une économie, un système d’éducation, un système de santé et d’innombrables liens familiaux et sociaux.

Pas d’exportation, même pas à travers Rafah : l’exportation reste très limitée (environ 2 camions par jour, dont le dernier a quitté Gaza le 1er mai 2011, comparativement à un objectif de 400 par jour dans l’Accord sur les déplacements et l’accès) et ne passe absolument pas par Rafah. Cela a une incidence sur les industries de la bande de Gaza qui ont l’habitude de vendre ou d’exporter leurs produits en Israël, en Cisjordanie et à l’étranger. Avant la fermeture, la grande majorité les exportations de Gaza ont été écoulées en Israël et en Cisjordanie.

Les matériaux de construction n’entrent pas par Rafah : Les matériaux de construction Entre dans Gaza uniquement via Kerem Shalom (entre Israël et Gaza) pour les projets approuvés et entrepris par les organisations internationales à la suite de procédures bureaucratiques excessivement longues. Chaque mois depuis janvier 2011, environ 10% de ce qui est entré chaque mois dans les années antérieures à juin 2007 est entré pour ces projets spécifiques. A l’heure actuelle, les autorités égyptiennes n’ont pas indiqué si ou quand elles vont permettre à des matériaux de construction de passer par Rafah.

Les importations de marchandises ne passent pas par Rafah : les importations de la bande effectuées par le secteur privé entrent à Gaza via le poste-frontière israélien de Kerem Shalom. Même si l’Egypte permettait aux marchandises d’entrer par Rafah (et il n’y a aucune indication qu’elle entende le faire, ou quand) la traversée et les routes environnantes ne sont actuellement pas équipées pour gérer le transit de grandes quantités de marchandises, au niveau des besoins d’accès de la bande.

L’aide humanitaire ne passe pas régulièrement par Rafah : l’aide entre à Gaza via Kerem Shalom, entre Gaza et Israël. A l’heure actuelle, les autorités égyptiennes n’ont pas indiqué si ou quand elles vont permettre à des convois d’aide humanitaire de passer par Rafah.

Les patients ayant besoin d’un traitement non disponible à Gaza ne peuvent pas toujours faire le long voyage vers les hôpitaux égyptiens. En tout cas, les hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est et la Cisjordanie, une partie d’un système de santé palestinien commun, sont là pour servir tous les habitants du territoire palestinien, y compris les habitants de Gaza.

Les rapports le prouvent : les restrictions à l’accès aux points de passage entre Israël et Gaza (à Kerem Shalom pour les biens et Erez pour les personnes) continuent d’influer sur le bien-être des habitants de la bande. Hier l’UNRWA a publié une étude montrant un taux élevé de chômage et l’Association des agences de développement international a également publié récemment un rapport sur ​​la façon dont les limitations à l’entrée de matériaux de construction touche surtout le travail des agences d’aide et les habitants de Gaza.

Rafah ne mène pas à la Cisjordanie : Oh, attendez, nous vous l’avions déjà dit ? Eh bien, nous le répétons, parce que c’est très, très important.

Source : Gaza Gateway

Traduction : Julien Masri

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Top