Le 9 novembre 1989, les Berlinois de l’Est forcent pacifiquement les points de passage aménagés entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Ce même jour, commence la destruction physique du Mur de Berlin ; un peu moins d’un an plus tard, la réunification allemande a lieu.
Ce 9 novembre 2020, à l’initiative de l’ONG palestinienne « Stop The Wall », c’était la 4e Journée internationale pour un monde sans murs. Aujourd’hui en effet, 31 ans après la chute du mur berlinois, les murs gangrènent la planète : mur d’apartheid en Territoire palestinien, mur de la honte entre le Mexique et les États-Unis, dunes de sable entre le Maroc et le Sahara occidental ou encore dispositifs « anti-migrants » dans toute l’Europe. Symbole de militarisation, de domination et d’exclusion, les murs sont une insulte à l’humanité.
Le mouvement BDS, arme non violente par excellence, avec pour objectif d’imposer des sanctions à l’Etat israélien tant que celui-ci refusera de se plier au droit international, ne se contente pas d’exiger le démantèlement du mur d’apartheid qui morcelle le Territoire palestinien ; il prône la destruction de tous les murs qui oppressent ! De la Palestine au Mexique, tous les murs doivent disparaître !
Belgique
Le matin du 30 novembre, Bruxelles et d’autres villes belges ont découvert leurs murs décorés d’autocollants appelant au boycott du groupe AXA. Mais pourquoi boycotter le géant français de l’assurance? Une pétition, lancée par l’Association belgo-palestinienne et qui a récolté 10 000 signatures, revient là-dessus. Ce sont 7 millions de dollars qui sont investis par AXA dans trois banques israéliennes figurant dans la base de données des Nations-Unies des entreprises impliquées dans les colonies israéliennes. En fournissant ainsi tous les principaux services financiers nécessaires au projet de construction des colonies, ces trois banques, avec l’assistance précieuse d’AXA, soutiennent la pullulation des colonies israéliennes illégales en Territoire occupé. En outre, en détenant 9% des actions d’Equitable holdings (EHQ), Axa se rend complice des crimes de guerre commis par l’armée israélienne. En effet, parmi les investissements d’EHQ, se trouve le géant israélien de l’armement, la tristement célèbre société Elbit, qui peut se targuer de tester son matériel sur le terrain…
En rejoignant la campagne, vous vous engagez à boycotter AXA et ce, aussi longtemps qu’elle soutiendra l’apartheid israélien.
Royaume-Uni
A la mi-septembre, c’est une usine d’Elbit Systems qui a été ciblée par les militants d’Action Palestine. Dans le comté de Staffordshire, les militants ont occupé le toit de l’usine en revendiquant la fermeture de tous les sites d’Elbit Systems au Royaume-Uni. Ils ont également aspergé de peinture rouge la façade du bâtiment du QG d’Elbit à Londres; histoire de rappeler le sang qu’Elbit a sur les mains. Dans un communiqué, ils ont rappelé que depuis 100 ans, le Royaume-Uni est complice de la colonisation de la Palestine et qu’aujourd’hui, il soutient le régime israélien d’apartheid et surtout, en tire profit.
Israël
Du 12 au 21 novembre 2020, se tenait à Tel-Aviv The Tel Aviv International LGBT Film Festival , festival parrainé par le gouvernement israélien. Grâce aux pressions des militants BDS, plus d’une douzaine de cinéastes se sont retirés du festival israélien. Ce festival, inscrit dans la hasbara israélienne, utilise la promotion des droits LGBTQIA+ pour passer sous silence la politique d’apartheid, d’occupation et de colonisation du gouvernement israélien. Comble de chutzpah (culot) : le festival a refusé les demandes des cinéastes de retirer leurs films de sa programmation…
Stephanie Adam, de la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, souligne par ailleurs le paradoxe de ce partenariat entre le festival et le gouvernement israélien: parmi lesplus solides alliés du régime israélien, se trouvent des homophobes notoires (et ce n’est pas leur seule tare) : Bolsonaro, Trump ou encore Orban. Le pinkwashing dans toute sa splendeur !