Le mot arabe « Nakba » (« catastrophe » en français) se rapporte à la grande vague de nettoyage ethnique infligée aux Palestiniens en 1948, qui se poursuit implacablement encore aujourd’hui sous différentes formes.
Parler de la Nakba en langue arabe, c’est évoquer une part essentielle de l’histoire nationale palestinienne. En parler en hébreu, dans la société juive israélienne, c’est un acte de défi contre son déni institutionnalisé et le fait que sa commémoration soit décrétée illégale par l’Etat. La Nakba est censée appartenir exclusivement au récit palestinien et devrait donc disparaître, comme tout ce qui est palestinien, avec l’indépendance d’Israël.
Le livre écrit par Eitan Bronstein et Eléonore Merza a d’abord été publié en hébreu, à destination du public israélien. Après la version française, une version anglaise est programmée. (Les droits d’auteur seront chaque fois reversés à De-Colonizer.)
Il décrit l’évolution de la manière dont la Nakba est perçue, en Israël, depuis l’année 2001, date de la création par Eitan de l’ONG « Zochrot » (transformée plus tard en « De-Colonizer ») dont l’objet est de faire la lumière sur les destructions de villages palestiniens, les déplacements de populations, la négation du droit au retour,…
Il se présente sous la forme d’un dialogue : les questions posées par Eléonore donnent à Eitan l’occasion de revenir sur le chemin parcouru, de raconter Zochrot, de livrer son expérience, politique et personnelle. Celles posées par Eitan permettent à Eléonore d’évoquer ses origines, de retracer l’histoire de son engagement, avec ses hésitations et ses doutes.
« A travers ces pages apparaît l’espoir qu’une nouvelle génération d’Israéliens puisse se libérer d’une identité collective coloniale, afin de pouvoir imaginer une cohabitation plus juste, une terre légitime pour tous. » (Extrait de la 4e de couverture)
NAKBA – Pour la reconnaissance de la tragédie palestinienne en Israël, Eléonore Merza-Bronstein et Eitan Bronstein-Aparicio, Editions Omniscience, octobre 2018, 320 pages
Eléonore Merza-Bronstein est anthropologue du politique, spécialiste de la société israélienne contemporaine. Eitan Bronstein-Aparicio est arrivé d’Argentine en Israël en 1965, à l’âge de 5 ans. En 2001, il fonde l’ONG « Zochrot » pour sensibiliser le public à la Nakba. En 2015, avec son épouse Eléonore Merza, ils fondent le centre de recherche alternatif « De-Colonizer » pour créer des outils afin de travailler à la décolonisation d’Israël.