Sur Slate Afrique, on peut lire un excellent article sur les relations israélo-marocaines. La déclaration du directeur commercial du port Tanger Med à la question du commerce avec Israël, « On est pour le maximum d’échanges », donne le ton.
L’auteur montre les encouragements étasuniens à ce « rapprochement entre le monde arabe et Israël », quand le Maroc est vu comme le « bon élève » du Maghreb par l’Europe et les USA. Un pays qui n’a jamais vraiment rompu ses liens diplomatiques avec Israël, malgré la fermeture du bureau de liaison d’Israël à Rabat, en octobre 2000. Les relations se sont même renforcées, discrètement, par exemple lors de la rencontre à New York entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi-Fihri, et son homologue israélien Avigdor Liebermann, dont les nombreux propos racistes anti-palestiniens ont défrayé la chronique. Une position qui selon l’auteur s’explique par le soutien de l’AIPAC et d’autres puissants lobbies étasuniens à la position marocaine concernant le Sahara occidental.
Brouiller les pistes
L’opinion marocaine étant largement hostile à tout rapprochement avec Israël, les liens commerciaux empruntent des voies détournées : les produits israéliens passent par des pays européens (comme l’Espagne ou les Pays-Bas) avant d’arriver au Maroc. Ces échanges pourraient atteindre les 35,3 millions d’euros selon l’association Initiative nationale de boycott d’Israël. Les clients se retrouvant dans des secteurs aussi différents que dans l’agro-alimentaire ou Maroc Telecom… Mais l’avenir est à une zone de libre échange et les entrepreneurs marocains restent très actifs dans les échanges avec le patronat israélien, avec en perspective des accords entre banques, compagnies aériennes, opérateurs de tourisme mais aussi dans des projets de développement industriels.
Secret militaire
C’est dans la plus grande discrétion que l’armée marocaine s’équipe en matériel militaire israélien, soit via des contrats d’achat d’armement pour du matériel étasunien dont certains composants viennent d’Israël soit directement pour du matériel militaire israélien, comme pour des blindés légers de l’armée de terre ou du matériel électronique pour le mur du Sahara. Cette collaboration touche aussi les systèmes de surveillance téléphoniques, informatiques…
Transactions en hausse constante
Les flux commerciaux entre Israël et le Maroc sont en augmentation de 40% par an, dépassant dans certains secteurs les pays ayant signé la paix avec Israël, l’Egypte et la Jordanie. Les prévisions sont d’ailleurs à la hausse des relations commerciales dans les années à venir. La plupart du temps en passant par des sociétés écran et de faux certificats d’origine afin de contourner l’embargo officiel sur les produits israéliens.
D’après l’article d’Ali Amar sur Slate Afrique