Le sujet est sensible car il touche au boycott potentiel d’Israël par les Universités américaines. Un scandale en devenir fait depuis quelques jours la une de la presse pro-Israël aux USA. Selon les chiffres officiels de la Commission Sécurité et Echanges, Harvard a vendu 483,590 parts de Teva Pharmaceutical Industries Ltd. pour 30.5 millions de dollars ; 52,360 parts dans NICE Systems Ltd. pour 1.67 million ; 102,940 parts dans Check Point Software Technologies Ltd. pour 3.6 millions de dollars ; 32,400 parts dans Cellcom Israel Ltd. pour $1.1 million, et 80,000 parts dans Partner Communications Ltd. pour 1.8 million.
La hantise des politiques et des milieux d’affaires israéliens serait un désinvestissemement massif et soudain des multinationales US. Selon un journal Turc (Vatan) : « Harvard a mis terme à ses investissements de 48 millions de dollars dans cinq compagnies et aux actions israéliennes, pour acheter à sa place des actions turques. L’Université de Harvard, qui n’investit que dans dix pays seulement, a ajouté dans son portefeuille des actions turques s’élevant à 10 millions de dollars, en remplaçant Israël par la Turquie sur sa liste, a-t-il précisé ».(DR)
Selon le Globes (Tel Aviv) «l’Université de Harvard nie désinvestir d’Israël. Le porte-parole de Harvard, John Longbrake, a dit que les changements dans le portefeuille de Harvard Management Company ne résultent pas de motifs politiques, mais de considérations purement économiques, qui ont été effectivement le résultat de la force de l’économie israélienne.
BDS ou pas BDS ?
Longbrake a dit à « Foreign Policy », blog de « The Cable », que « l’Université n’a pas désinvesti d’Israël. Israël a été déplacé de l’indice MSCI, notre point de repère pour les marchés émergents, vers l’indice EAEO en mai, en raison de sa croissance. Nos investissements ont été rééquilibrés en conséquence. »
Longbrake a ajouté que Harvard investissait encore en Israël, mais il n’est pas entré dans les détails. Il a dit que le dépôt en question ne représente qu’une petite partie du portefeuille total de Harvard, qui atteint 26 milliards de dollars. En d’autres termes, la croissance d’Israël et son développement ont entraîné un changement de statut selon lequel il ne peut plus être considéré comme un « marché émergent ».
«C’est de l’économie pure et je ne pense pas que ce soit en raison du boycott arabe. Harvard n’a pas liquidé ses placements dans des actions israéliennes, directeur général d’Info-Prod Research (Middle East) Ltd, Gil Feiler, et le directeur du Middle East Business and Economic Research Institute au Centre interdisciplinaire de Herzliya, ont déclaré « Ils n’ont pas éliminé leurs placements en actions israéliennes. Ils ont encore des dizaines de millions de dollars investis, et si vous allez boycotter Israël, vous vendez toutes vos actions. »
Mais un porte-parole israélien a déclaré à « Globes » que la vente avait causé un malaise parmi les entreprises et les organisations israéliennes, qui savait parfaitement que Harvard n’avait pas l’intention de boycotter Israël. Toutefois, les groupes qui favorisent le boycott d’Israël à cause de sa politique dans le territoire palestinien occupé ont salué cette nouvelle. La coordinatrice du comité national de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) pour la Palestine, Hind Awwad, a déclaré à « The Media Line », « Nous saluons la décision de Harvard. Il y a une campagne active pour convaincre les administrateurs à Harvard, la plus ancienne institution d’enseignement supérieur des États-Unis, à désinvestir d’Israël. »
Julien Masri
Source : Israel Valley