La répression des mouvements de protestation continue de s’abattre sur les Palestiniens, quatre jours après le meurtre de Samer Sarhan, père de 5 enfants, assassiné par le garde d’une colonie à Silwan.

Lors de ses funérailles, mercredi 22 septembre, des colons ont tiré sur le cortège à balles réelles. S’en sont suivis des affrontements entre des membres du cortège et l’armée israélienne, affrontements durant lesquelles plusieurs véhicules israéliens ont été détruits.
Jeudi 23 septembre, une canette de gaz lacrymogènes ayant été jetée à l’intérieur de la maison de la victime, sa veuve a été hospitalisée suite à l’inhalation de gaz, selon le témoignage d’un ambulancier qui confirme plusieurs cas de blessures par inhalation de gaz, par l’explosion de bombes sonores ou suite à des tirs de balles caoutchoutées. À Ein el-Loz, quartier de Silwan, les résidents ont confirmé l’usage par les forces israéliennes de balles réelles.
Les manifestation de protestation s’étendent
Les manifestations se sont étendues à d’autres quartiers de Jérusalem-Est comme al-Tour ou Issawiyeh. Dans ce quartier, un bébé de 14 mois serait décédé suite à l’inhalation de gaz lacrymogènes lors de l’invasion des forces israéliennes, vendredi 24 septembre. Ce même jour, deux membres du Fatah ont été arrêtés par les forces israéliennes : Adnan Ghaith, secrétaire général du Fatah et Mamoun Abbasi, tous deux résidents de Silwan.
Plusieurs zones de Silwan sont envahies par un nombre impressionnant de soldats israéliens, multipliant les agressions contre les résidents. Samedi 25 septembre, dans le quartier de Baten al-hawa, converti en gigantesque base militaire, une jeune fille de 15 ans, Ayha Abou Mayala, a été hospitalisée suite à l’inhalation de gaz lacrymogènes. Le même jour, lors de l’attaque du domicile de la famille Rwaidi, un jeune de 19 ans a été brutalement passé à tabac par les soldats.

Les ambulances du Croissant-Rouge ont parfois le plus grand mal à atteindre les blessés. Wissam Hammouda ambulancier, a déclaré que les forces israéliennes ne faisaient aucune distinction et tiraient des canettes de gaz en direction de toute personne en approche, même vers les équipes médicales.
Le meurtrier est en liberté
Implacables pour les résidents de Silwan, les autorités israéliennes font preuve d’une mansuétude sans égal pour le meurtrier de Samer Sarhan. Dès mercredi 22 septembre, la police l’a relâché, acceptant la version du garde selon laquelle il aurait tiré en état de légitime défense. Lors de la reconstitution du crime, les habitants ont remis en question la validité de l’exercice, se demandant comment il était possible que ce garde fût en danger alors qu’il a poursuivi la victime avant de l’abattre. « Son intention était de tirer pour tuer. »
Saïd Abou Nasser, résident de Silwan, déclarait : « nous sommes sûrs que le meurtrier de ce nouveau crime catastrophique ne sera pas puni. Peut-être recevra-t-il même une médaille. Nous savons aussi que ce sont les directeurs des projets coloniaux à Silwan, comme la « cité de David » ou «Beit Yonatan » qui détiennent le pouvoir. La police israélienne n’est que le bras qui exécute cette opération, procède aux arrestations et au harcèlement habituel des Palestiniens ».
Julien Masri