Les cartes de l’Autorité des antiquités prouvent qu’il n’y a aucune raison archéologique réelle de bâtir un parc touristique dans le quartier d’Al-Bustan. Le plan (voir l’article annonçant ce plan ICI) est motivé par des considérations politiques, dans le but d’étendre la colonisation pour raisons de tourisme à Silwan. Il est à noter que la municipalité a nommé architecte Arieh Rahamimov afin d’élaborer le plan ; il est l’architecte qui travaille sur un certain nombre de plans à Silwan pour le compte des colons de l’organisation Elad.

En outre, les chances de construire des logements de substitution pour les Palestiniens à Al-Bustan selon le plan proposé sont faibles ou inexistantes, sans parler du fait que les résidents n’ont pas donné leur accord au plan.

La Paix Maintenant a déclaré en réponse que le maire Barkat agit de façon irresponsable dans l’un des endroits les plus sensibles à Jérusalem. « Barkat continue d’être le maire des colons ». S’il voulait résoudre les questions de construction à Jérusalem-Est, il aurait pu proposer des plans pour n’importe quel autre quartier palestinien de Jérusalem, où plus de 250.000 Palestiniens vivent, et non au plus sensible.”

a. Les cartes de l’Autorité des antiquités montrent qu’il n’y a pas de réel besoin d’évacuer al-Bustan – il n’y a guère de découvertes archéologiques dans le plan du « jardin »

Les cartes préparées par l’Autorité des Antiquités ne montrent pas de découvertes archéologiques potentielles dans le quartier Al-Bustan, ni aucun site archéologique avec le potentiel d’une présentation au public. Les « Jardins de Salomon » pourraient ainsi être construits dans tout autre endroit dans la ville et la vie du roi pourrait être repensée à cet endroit. Il n’existe aucune preuve ou découverte particulière sur ce site, sauf en raison de sa proximité par rapport à l’ancienne Jérusalem.

.

b. L’architecte choisi par la municipalité est l’architecte des colons

L’architecte qui a dessiné les plans de la municipalité est Arieh Rahamimov, employé par Elad sur au moins deux autres projets à Silwan – le plan pour le complexe « Aderet » (plan no. 12953) pour des logements et une synagogue au cœur de Wadi Hilweh, un quartier de Silwan, et le plan pour le complexe « Kedem » (plan no. 13542), un centre de tourisme sur le parking Givati à Wadi Hilweh.

c. Les chances de réaliser des constructions de substitution pour les Palestiniens sont faibles ou inexistantes

Les Palestiniens d’Al-Bustan n’ont pas exprimé, pour le moment, leur accord sur le plan et apparemment pas sans raison. L’expérience montre que dans des cas similaires où un plan a été proposé aux colons en même temps qu’un plan pour les Palestiniens, le plan pour les colons a été réalisé, mais le plan en faveur des Palestiniens ne l’a jamais été. L’un des deux exemples importants est le plan suivant lequel le complexe de Beit Orot a été créé dans le quartier palestinien de Al-Sawaneh (plan no. 3092), qui prévoyait que la construction de la colonie verrait aussi celle d’une école pour les enfants palestiniens dans ce quartier. En définitive, la colonie a été construite, mais l’école ne l’a pas été à ce jour. Le projet de construction du quartier de Ma’aleh Zeitim à Ras al-Amoud est livré avec un plan visant à construire avec toutes les autorisations 500 unités de logement pour les Palestiniens, approuvé en même temps, mais depuis lors, le quartier pour les colons a été construit, contre seulement quelques maisons pour les Palestiniens.

Il existe de nombreux obstacles à la réalisation des projets pour les Palestiniens de Jérusalem-Est, principalement du fait que la plupart des terres à Jérusalem-Est n’a pas été enregistrée et, conformément à la législation récemment adoptée par le ministère de l’Intérieur, il est impossible de présenter une demande de  permis de construire sans le long et coûteux processus d’enregistrement des terres.

Hagit Ofran, la Paix maintenant, 02/03/2010