L’apartheid israélien sape le droit des Palestiniens à la santé durant la pandémie de COVID-19

Appel conjoint des associations palestiniennes des Droits de l’Homme.  CIHRS, programme de plaidoyer international dans les pays arabes, le 8 avril 2020

Cette année, nous célébrons la Journée mondiale de la santé alors que la nouvelle maladie à coronavirus (COVID-19) continue de se propager à travers le monde, affectant de manière disproportionnée les personnes soumises à des situations d’oppression, de discrimination et d’injustice institutionnalisées. Pour le peuple palestinien, le COVID-19 a mis en relief le régime d’apartheid israélien de domination raciale et d’oppression systématisées de tous les Palestiniens, [i] qui, depuis des décennies, a conduit à la fragmentation et au dé-développement du système de santé du Territoire palestinien occupé, en particulier dans la bande de Gaza [ii], et a refusé aux Palestiniens le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible [iii].

Alors que le COVID-19 continue de se propager, le régime d’apartheid d’Israël est devenu plus évident que jamais. Dans la bande de Gaza, deux millions de Palestiniens ont subi douze ans d’enfermement illégal, qui  a désintégré tous les aspects de la vie et mené le système de santé de Gaza au bord de l’effondrement. [iv] Le blocus a conduit à des niveaux élevés de dépendance à l’aide extérieure, d’insécurité alimentaire, de pauvreté et de chômage, sapant ainsi le droit des Palestiniens de jouir des droits inhérents à la santé et au bien-être. [v] Avant même la pandémie, le système de santé à Gaza faisait déjà face à de graves pénuries de médicaments, de matériels et d’équipement médicaux, [vi] poussant des milliers de patients, dont la vie était en danger, à se faire soigner en dehors de Gaza au moyen d’un système d’autorisation des autorités israéliennes d’occupation onéreux, complexe et opaque, qui prive gravement les Palestiniens de leur droit à la santé, et dans les cas les plus graves, de leur droit à la vie. Ces conditions sont aggravées par un déficit chronique d’électricité et la contamination de la majeure partie de l’approvisionnement en eau de Gaza [vii], ce qui a empêché les Palestiniens de limiter efficacement la propagation du COVID-19. Aujourd’hui, la bande de Gaza compte 12 cas confirmés de COVID-19, mais seulement 87 respirateurs pour deux millions d’habitants, dont 80 à 90% sont déjà utilisés. [Viii] De même, la Cisjordanie ne compte que 256 respirateurs pour adultes pour trois millions d’habitants. [ix] La situation est encore aggravée dans les camps de réfugiés palestiniens, dans le Territoire palestinien occupé et dans toute la région, où la surpopulation, le stress physique et mental et des années de conflit prolongé ont rendu plus de 5,6 millions de réfugiés palestiniens, souffrant déjà d’insécurité d’emploi et d’alimentation, plus vulnérables encore aux menaces de la pandémie. [x]

À un moment où les gouvernements disent aux gens de rester chez eux pour limiter la propagation du coronavirus, les efforts des Palestiniens pour prévenir et atténuer les effets du COVID-19 sont ruinés. Les violations des droits de l’Homme se sont poursuivies, notamment la démolition par Israël de maisons palestiniennes des deux côtés de la Ligne verte. [Xi] Le 26 mars 2020, les forces d’occupation israéliennes ont confisqué des poteaux, des bâches et d’autres matériels qui devaient être utilisés pour deux cliniques de campagne, quatre logements d’urgence et deux mosquées dans la ville de Khirbet Ibziq, dans le nord de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. [xii] À Jérusalem, des volontaires palestiniens participant à des initiatives locales pour désinfecter les écoles et les institutions ou distribuer des denrées alimentaires dans les zones mal desservies de la ville, en particulier la vieille ville, se sont fait arrêter par les forces d’occupation israéliennes, et le matériel de secours a été confisqué. Même avant la pandémie, les services de santé palestiniens à Jérusalem-Est occupée ont subi des années de négligence délibérée et de sous-financement chronique, qui ont affaibli l’infrastructure et la capacité des hôpitaux palestiniens à faire face au COVID-19. Outre la pénurie de centres de dépistage pour les Palestiniens dans la ville, les hôpitaux palestiniens ne disposent que de 22 respirateurs pour quelque 350 000 habitants palestiniens de Jérusalem, dont un tiers réside dans des quartiers isolés derrière le mur d’annexion. [xiii]

Ailleurs, les arrestations et détentions arbitraires se poursuivent également à un moment où les gouvernements du monde entier sont appelés à libérer les détenus et ceux qui sont détenus sans fondement légal suffisant pour réduire la surpopulation carcérale. [xiv] Israël n’a pris aucune mesure adéquate pour améliorer la fourniture de soins de santé et d’hygiène pour les prisonniers et détenus palestiniens conformément aux directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la prévention de l’épidémie de COVID-19 dans les prisons. [xv] Des informations font également état d’au moins deux travailleurs palestiniens, soupçonnés d’avoir le COVID-19, abandonnés par la police israélienne à un poste de contrôle en Cisjordanie sans soins médicaux ni coordination avec l’Autorité palestinienne pour assurer leur traitement. [xvi] Alors que l’état d’urgence en matière de santé publique s’approfondit, Israël a déjà utilisé le COVID-19 comme prétexte pour intensifier ses mesures de répression contre les Palestiniens [xvii], notamment en recourant à la brutalité policière sous l’état d’urgence, au profilage racial dans le renforcement des restrictions et des amendes [xviii] et à une surveillance illégale par les services de renseignements [xix] comme moyens massifs de soumission et de contrôle qu’Israël utilise contre les Palestiniens depuis des décennies.

Dans tous les domaines, l’apartheid israélien à l’égard des Palestiniens est évident. Dans le Naqab (Néguev), en deçà de la Ligne verte, 80 000 citoyens palestiniens n’ont pas accès aux services médicaux d’urgence, tandis que 56 000 habitants de villages non reconnus par Israël n’ont pas accès à de l’eau courante salubre et propre. Dans le même temps, Israël n’a pas alloué de ressources pour le dépistage du coronavirus et les services médicaux d’urgence dans les villages non reconnus, dans le sillage de décennies d’oppression et de négligence institutionnalisées. [xx] Israël a également montré sa réticence à tester les citoyens palestiniens pour le COVID-19 ou à mettre en place des stations de dépistage mobiles dans les communautés palestiniennes en deçà de la Ligne verte qui souffrent déjà de mauvaises infrastructures, alors que les chauffeurs d’ambulance n’ont pas été formés pour évacuer les patients atteints de coronavirus vers des hôpitaux souvent éloignés. [xxi] En fait, ce n’est que la semaine dernière que des centres de dépistage ont ouvert leurs portes dans les villes palestiniennes en deçà de la Ligne verte et à Jérusalem-Est occupée. [xxii] La disparité évidente des services de santé et du nombre de tests fournis aux Palestiniens, enracinée dans la discrimination institutionnalisée d’Israël, alourdit la façon dont les Palestiniens vivent la pandémie. À ce jour, Israël n’a pas non plus testé les travailleurs palestiniens pour le COVID-19 ; [xxiii] quelques dizaines de milliers d’entre eux devraient bientôt retourner en Cisjordanie pour les vacances, avec le risque que cela alimente l’épidémie si les travailleurs ne réussissent pas à s’isoler [xxiv] Au début de l’épidémie, Israël n’a même pas fourni les mises à jour COVID-19 en temps réel en arabe, aggravant encore la vulnérabilité des Palestiniens à la pandémie. [xxv]

Le COVID-19 a jeté une lumière éclatante sur les effets néfastes du régime d’apartheid israélien sur le droit à la santé de tous les Palestiniens. Le droit international humanitaire oblige Israël, puissance occupante, à assurer dans toute la mesure du possible nourriture et soins médicaux aux Palestiniens [xxvi] et à maintenir les services médicaux, la santé publique et l’hygiène dans le Territoires palestinien occupé, en particulier en ce qui concerne l’adoption des mesures préventives nécessaires pour lutter contre la propagation des maladies infectieuses. [xxvii] Parallèlement, Israël est tenu, en vertu du droit international relatif aux droits de l’homme, de faire respecter le droit des Palestiniens au meilleur état de santé physique et mentale possible [xxviii], y compris les droits inhérents à la santé et au bien-être [xxix], qui incluent le droit à l’alimentation, à l’eau et à un assainissement adéquats, au logement et au travail, et qui exigent en fin de compte la concrétisation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination. [xxx]

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, alors que les États continuent de réagir à la pandémie de COVID-19, l’apartheid israélien demeure un obstacle majeur à la jouissance par tous les Palestiniens de leur droit au meilleur état de santé possible. Alors que nous prenons des mesures pour prévenir et limiter les effets de la pandémie, nos organisations soulignent l’effet des causes profondes de l’oppression structurelle et institutionnalisée du peuple palestinien sur leurs efforts pour élaborer une réponse adéquate au COVID-19. Pour concrétiser les droits inaliénables des Palestiniens, il faut s’attaquer aux causes profondes. Israël doit mettre un terme à l’enfermement de la bande de Gaza et à l’occupation militaire prolongée dans son ensemble, libérer les prisonniers politiques palestiniens détenus en violation du droit international, et enfin démanteler partout son régime d’apartheid vis-à-vis du peuple palestinien. Tant que l’impunité israélienne se poursuit, il incombe à tous les États d’adopter des mesures efficaces, de défendre la justice internationale et les responsabilités quant aux victimes palestiniennes, et de mettre fin au régime d’apartheid d’Israël.

Contexte :

Pendant des décennies, Israël a établi et maintenu un régime d’apartheid sur le peuple palestinien à travers une pléthore de lois, politiques et pratiques conçues pour fragmenter, isoler et opprimer systématiquement les Palestiniens. Une myriade de restrictions de mouvement, notamment par les points de contrôle, le Mur d’annexion et les bouclages ont entraîné l’inaccessibilité aux services essentiels, y compris les soins de santé, et créé un environnement coercitif, qui a privé le peuple palestinien de ses moyens de subsistance et l’a empêché d’exercer tout droit collectif. Au cœur du régime d’apartheid d’Israël se trouve la fragmentation stratégique du peuple palestinien en quatre territoires juridiques, politiques et géographiques distincts, comprenant les Palestiniens habitant des deux côtés de la Ligne verte, les Palestiniens à Jérusalem et les réfugiés et exilés palestiniens à l’étranger, dont le droit de retour dans leurs maisons, leurs terres et leurs biens leur a été refusé par Israël depuis 1948. [xxxi]

 

Organisations signataires :

  • The Palestinian Non-Governmental Organizations Network (PNGO), including:
    • Al-Haq, Law in the Service of Mankind
    • Addameer Prisoner Support and Human Rights Association
    • Jerusalem Legal Aid and Human Rights Center (JLAC)
    • Al Mezan Center for Human Rights
    • Defence for Children International – Palestine (DCI-P)
    • Ramallah Center for Human Rights Studies (RCHRS)
    • Alrowwad Cultural and Arts Society – Aida Refugee Camp–Bethlehem
    • Early Childhood Resource Center (ECRC)
    • Human Rights & Democracy Media Center “SHAMS”
    • MA’AN Development Center
    • Palestinian Hydrology Group (PHG)
    • Palestinian Counseling Center (PCC)
    • Treatment and Rehabilitation Center for Victims of Torture (TRC)
    • Women’s Center for Legal Aid and Counselling (WCLAC)
  • Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
  • Civic Coalition for Palestinian Rights in Jerusalem (CCPRJ)
  • Community Action Center (Al-Quds University)
  • The Palestine Institute for Public Diplomacy (PIPD)


Publié sur le site de Cairo Institute for Human Rights Studies

https://cihrs.org/israeli-apartheid-undermines-palestinian-right-to-health-amidst-covid-19-pandemic/?lang=en&ct=t(EMAIL_CAMPAIGN_COPY_01)&fbclid=IwAR362tIRYG7jsZhlsH6x21tBg9FoDKECxwAPd3uu63lndoCNbvDX5T8nIjU

Photo: Al-Quds hospital, Gaza City, following Israeli shelling.

Traduction: Thierry Bingen

Références:
[i] See Al-Haq, “Palestinian, regional, and international groups submit report on Israeli apartheid to UN Committee on the Elimination of Racial Discrimination,” 12 November 2019, available at: http://www.alhaq.org/advocacy/16183.htmlSee also Rania Muhareb and Nada Awad, “COVID-19 and apartheid,” This Week in Palestine, April 2020, available at: https://www.thisweekinpalestine.com/covid-19-and-apartheid/; Osama Tanous, “Coronavirus outbreak in the time of apartheid,” 24 March 2020, Al Jazeera, available at: https://www.aljazeera.com/indepth/opinion/coronavirus-outbreak-time-apartheid-200324151937879.html.
[ii] Al-Haq, “Joint Statement: On Land Day Civil Society Urge Accountability and End to Israel’s Illegal Closure of Gaza,” 30 March 2020, available at: http://www.alhaq.org/advocacy/16657.html.
[iii] International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights (adopted 16 December 1966, entry into force 3 January 1976) 993 UNTS 3 (ICESCR), Article 12(1).
[iv] See, notably, Al-Haq, “Joint Statement: On Land Day Civil Society Urge Accountability and End to Israel’s Illegal Closure of Gaza,” 30 March 2020, available at: http://www.alhaq.org/advocacy/16657.html.
[v] See, notably, WHO, Right to Health in the occupied Palestinian territory, 2018, available at: http://www.emro.who.int/images/stories/palestine/documents/who_right_to_health_2018_web-final.pdf?ua=1.
[vi] OHCHR, “COVID-19: Israel has ‘legal duty’ to ensure that Palestinians in OPT receive essential health services – UN expert,” 19 March 2020, available at: https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=25728&LangID=E.
[vii] Al-Haq, “On World Water Day, Al-Haq Recalls Israeli Water-Apartheid Amidst a Global Pandemic,” 23 March 2020, available at: http://www.alhaq.org/advocacy/16625.html.
[viii] See, e.g., ADAM RASGON, “80-90% of ventilators in West Bank and Gaza already in use, WHO official says,” The Times of Israel, 2 April 2020, available at: https://www.timesofisrael.com/80-90-of-ventilators-in-west-bank-and-gaza-already-in-use-who-official-says/.
[ix] Ibid.
[x] UNRWA, “UNRWA Launches COVID -19 Us$ 14 Million Flash Appeal For Palestine Refugees,” 17 March 2020, available at: https://www.unrwa.org/newsroom/press-releases/unrwa-launches-covid-19-us-14-million-flash-appeal-palestine-refugees; UNRWA, “World Health Day 2020: UNRWA Battling to Contain the Coronavirus Pandemic,” 5 April 2020, available at: https://www.unrwa.org/newsroom/photos/world-health-day-2020-unrwa-battling-contain-coronavirus-pandemic.
[xi] See, e.g., Judith Sudilovsky, “Israel’s coronavirus lockdown is blocking human rights work, but not abuses,” +972 Magazine, 31 March 2020, available at: https://www.972mag.com/coronavirus-israel-human-rights-work/.
[xii] See B’Tselem, “During the Coronavirus crisis, Israel confiscates tents designated for clinic in the Northern West Bank,” 26 March 2020, available at: https://www.btselem.org/press_release/20200326_israel_confiscates_clinic_tents_during_coronavirus_crisis.
[xiii] Al-Haq interview with Walid Nammour, Secretary-General of the Jerusalem Hospital Network and Chief Executive Officer at Augusta Victoria Hospital in East Jerusalem, on 6 April 2020.
[xiv] See, in particular, OHCHR, “Urgent action needed to prevent COVID-19 “rampaging through places of detention” – Bachelet,” 25 March 2020, available at: https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=25745&LangID=E.
[xv] WHO, “Preventing COVID-19 outbreak in prisons: a challenging but essential task for authorities,” 23 March 2020, available at: http://www.euro.who.int/en/health-topics/health-determinants/prisons-and-health/news/news/2020/3/preventing-covid-19-outbreak-in-prisons-a-challenging-but-essential-task-for-authoritiesSee also Al-Haq, “Addameer and Al-Haq Send Appeal to UN Special Procedures on the Situation of Palestinian Prisoners in Israeli Prisons amidst Concerns over COVID-19 Exposure,” 2 April 2020, available at: http://www.alhaq.org/advocacy/16674.html.
[xvi] See, e.g., Suha Arraf, “‘The moment a worker is sick, they throw him to the checkpoint like a dog,’” +972 Magazine, 24 March 2020, available at: https://www.972mag.com/checkpoint-palestinian-laborers-coronavirus/.
[xvii] See, for example, Fareed Taamallah, “Israel is using coronavirus to implement the deal of the century,” Middle East Eye, 27 March 2020, available at: https://www.middleeasteye.net/opinion/coronavirus-palestinians-trapped-between-pandemic-and-israeli-occupation.
[xviii] See, for example, Jack Dodson, “Palestinians protest against heavy-handed Israeli response to coronavirus lockdown,” Middle East Eye, 1 April 2020, available at: https://www.middleeasteye.net/news/coronavirus-protest-jaffa-covid-19-restrictions-police-brutality.
[xix] See Pearce Clancy, “Mass Surveillance in the Age of COVID-19: Israel and the Occupied Palestinian Territory,” Cambridge Core, 25 March 2020, available at: https://www.cambridge.org/core/blog/2020/03/25/mass-surveillance-in-the-age-of-covid-19-israel-and-the-occupied-palestinian-territory/See also Adalah, “CORONAVIRUS: Following Adalah’s petition, Israeli Supreme Court issues interim injunction limiting security service’s tracking of cellphones,” 19 March 2020, available at: https://www.adalah.org/en/content/view/9924.
[xx] See Adalah, “Before disaster strikes: Adalah submits urgent Israeli Supreme Court petition demanding immediate access to coronavirus testing, bolstered ambulance services in Bedouin villages,” 1 April 2020, available at: https://www.adalah.org/en/content/view/9948.
[xxi] Nihaya Daoud, “The Reluctance to Test Israeli Arabs for COVID-19 Is a Ticking Time-bomb,” Haaretz, 31 March 2020, available at: https://www.haaretz.com/opinion/.premium-israel-pays-a-price-for-ignoring-the-arab-community-in-its-coronavirus-response-1.8729117.
[xxii] See, for example, Mersiha Gadzo, “East Jerusalem worries of healthcare collapse over coronavirus,” Al Jazeera, 5 April 2020, available at: https://www.aljazeera.com/news/2020/04/east-jerusalem-worries-healthcare-collapse-coronavirus-200405125941446.html.
[xxiii] See, recently, IDAN ZONSHINE, “Israel won’t test people with COVID-19 symptoms unless they’ve traveled,” The Jerusalem Post, 4 April 2020, available at: https://www.jpost.com/israel-news/health-ministry-narrow-criteria-for-covid-19-tests-needs-more-reagents-623535See also Adam Ragson, “PA asks Israel to test thousands of Palestinian workers before they return home,” The Times of Israel, 2 April 2020, available at: https://www.timesofisrael.com/pa-asks-israel-to-test-some-50000-palestinian-workers-before-they-return-home/.
[xxiv] See, for example, Al Jazeera, “Palestinian workers returning home ‘could fuel outbreak,’” 5 April 2020, available at: https://www.aljazeera.com/news/2020/04/palestinian-workers-returning-home-could-fuel-outbreak-200405113836825.html.
[xxv] See Adalah, “Israel fails to provide real-time coronavirus updates in Arabic for Palestinian citizens,” 10 March 2020, available at: https://www.adalah.org/en/content/view/9916See also supra note vi.
[xxvi] Convention (IV) relative to the Protection of Civilian Persons in Time of War (adopted 12 August 1949, entry into force 21 October 1950) 75 UNTS 287 (hereinafter ‘Fourth Geneva Convention’), Article 55.
[xxvii] Article 56, Fourth Geneva Convention.
[xxviii] Article 12(1), ICESCR.
[xxix] CESCR, General Comment No. 14: The Right to the Highest Attainable Standard of Health (Art. 12), 11 August 2000, UN Doc. E/C.12/2000/4, para. 4.
[xxx] Article 1, ICESCR.
[xxxi] See, notably, Economic and Social Commission for Western Asia (ESCWA), Israeli Practices towards the Palestinian People and the Question of Apartheid Palestine and the Israeli Occupation, Issue No. 1, UN Doc. E/ESCWA/ECRI/2017/1, Beirut, 2017, p. 4. See also Al-Haq, “Joint Oral Intervention to the 100th Session of CERD for the Review of Israel,” 2 December 2019, available at: http://www.alhaq.org/advocacy/16266.html.

 

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