Dans le contexte d’un débat accéléré initiée par quatre membres de droite de la Knesset, le 13 décembre 2009, visant à faire respecter la prévention d’une ordonnance du tribunal pour sceller et évacuer Beit Yehonatan à Silwan, à Jérusalem-Est, le maire Nir Barkat a présenté la ville une « nouvelle politique de planification » pour Jérusalem.
Selon Barkat, cette politique devrait prévoir une «expansion significative du nombre d’étages et du ratio de la construction à l’égard du plan approuvé, de nombreuses solutions pour l’ajout d’unités résidentielles dans la région et une réponse aux difficultés existantes, tandis que dans la pratique, environ 90 % des infractions à la construction pourraient théoriquement devenir sans objet. » Les deux secteurs choisis pour servir de « cas test » pour la mise en œuvre de cette nouvelle politique sont al-Bustan à Silwan et le versant ouest de Silwan, où se trouve Beit Yonatan.

Beit Yehonatan, qui abrite plusieurs familles de colons, a été érigé sans permis de construire et se trouve sous un ordre d’évacuation et de fermeture.
En examinant la réalité de la situation de la planification de Jérusalem-Est, l’« expansion significative », présentée par Barkat sera pratiquement impossible à mettre en œuvre par les résidents palestiniens pour plusieurs raisons, y compris :
• L’incapacité des résidents de Jérusalem-Est à prouver la propriété de leurs terres, étant donné l’absence d’enregistrement des terres auprès des autorités israéliennes.
• Les contraintes d’espace et les coûts prohibitifs pour satisfaire aux normes exigées de stationnement pour les bâtiments de quatre étages ou plus.
• La difficulté de créer des voies d’accès suffisantes pour les chantiers de construction.
• Le manque d’infrastructures sanitaires adéquates, nécessaires à l’approbation de la construction
En plus des plans, des plans de constructions privées à Jérusalem-Est se voient souvent refuser l’approbation puisque ils ne sont pas conformes au Master Plan Jérusalem 2000, qui, bien qu’il ait été appliqué depuis plus d’un an, doit encore être soumis à l’examen public et n’est donc pas encore officiellement en vigueur.
Ainsi, alors qu’elle plusieurs responsables israéliens, comme le maire Barkat ou le ministre du logement et de la construction Ariel Attias, font des déclarations concernant les plans de construction pour la population palestinienne de Jérusalem-Est, ces déclarations ont tendance à être vides de sens, servant à prévenir la critique locale et internationale d’une part, et à «blanchir» les constructions israéliennes (tels que Beit Yehonatan) de l’autre.
Dans l’intervalle, les autorités se soustraient à leurs obligations de fournir services et infrastructures de base (y compris l’évacuation des eaux usées et le pavement des routes) aux résidents de la partie orientale de la ville. Au contraire, les résidents eux-mêmes se sont chargés de cette responsabilité, ce qui signifie que la politique de Barkat proposant de permettre aux résidents de construire est rendue extrêmement coûteuse et, dans la pratique, impossible.
Source : Bimkom, octobre 2010
traduction : Julien Masri