Plusieurs enfants dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est ont été arrêtés et emmenés de chez eux avec des menottes au beau milieu de la nuit au cours des derniers mois, dans le cadre de la brutale répression policière sur les lanceurs de pierre présumés, ont déclaré plusieurs adolescents de Silwan à B’Tselem et Haaretz.
Haaretz, B’Tselem et le Centre d’information israélien pour les droits de l’homme dans les territoires occupés, ont recueilli les témoignages de plusieurs adolescents qui suggèrent que les policiers les traitent avec violence et violent leurs droits. « Ils m’ont dit de me mettre à genoux et m’ont donné des gifles et des coups de pied, un derrière et un devant, » a déclaré à B’Tselem un jeune de 15 ans. Un grand déploiement de forces de police des frontières a effectué des descentes dans des maisons palestiniennes en pleine nuit, en ciblant principalement les enfants âgés de 12 à 15 ans.

La plupart des enfants et adolescents qui vivent près des deux immeubles résidentiels controversés habitées par des colons juifs à Silwan – Beit Yonatan et Beit Hadvash – ont été arrêtés au moins une fois.

La police et la police des frontières ont fait suite à des plaintes des résidents juifs des deux bâtiments et des gardes embauchés par le Ministère du logement pour les protéger.

Les colons disent qu’il ya eu une augmentation des jets de pierres sur leurs maisons et leurs voitures.

« L’interrogateur me posait la même question pendant une heure et à chaque fois que je niais, il insultait. Il a insulté ma mère et ma sœur. Il m’a giflé et ne me laissait pas aller aux toilettes ou prendre un verre d’eau » a déclaré un jeune de 14 ans à B’Tselem.

Un autre enfant a déclaré qu’il était assis face au mur et qu’il a été battu à chaque fois qu’il tournait la tête.

Les parents qui auraient été maltraités

Les parents qui essaient de contester ou d’empêcher l’arrestation de leurs enfants ont été traités durement ou agressés, a déclaré Jaballah Rajabi, dont de nombreux membres de la famille ont été arrêtés.

« J’ai essayé de leur parler et ils m’ont frappé, ils m’ont aspergé avec du gaz. Cinquante d’entre eux viennent pour chaque enfant. Ce n’est pas la police, c’est une mafia », dit-il.

« Ces incidents constituent une violation très grave des droits fondamentaux des mineurs », a écrit l’avocate de B’Tselem, Yael Stein, au chef de district de Jérusalem, Aharon Franco.

« Une vague de répression quasi-militaire dans le milieu de la nuit pour interroger des enfants de 12 à 14 ans sur des soupçons de jet de pierres est contraire à toute logique, et ne peut être justifiée. Il est difficile d’imaginer les forces de sécurité de prendre de telles mesures contre des mineurs juifs », écrit-elle, accusant la police de violer la loi régissant le traitement des jeunes.

La police de Jérusalem a nié avoir utilisé des mesures violentes et a déclaré que les arrestations et les interrogatoires ont été menés de manière licite.

« Après multiplication des incidents de jets de pierres sur des voitures, sur la police des frontières et sur des maisons juives dans le secteur de Silwan, causant des dommages aux personnes et aux biens, les mineurs arabes soupçonnés d’avoir lancé des pierres ont été arrêtés », a déclaré un porte-parole de la police.

« Une partie des mineurs ont leur garde-à-vue prolongée par le tribunal, et d’autres ont été libérés sous certaines conditions. Tous les suspects contre lesquels nous avons des preuves seront traduits en justice », dit-il.

article : Israel using strong arm tactics against young Palestinian stone-throwers, Ha’aretz, Nir Hasson, 9 mars 2010