Communiqué de presse de l’ABP
Ayant constaté ces dernières semaines dans les médias belges plusieurs reportages sur Israël, l’Association Belgo-Palestinienne désire attirer l’attention des médias sur les dynamiques à l’œuvre.
En 2006, Israël lançait la campagne « Brand Israël » visant à « renforcer l’image positive d’Israël » à l’étranger, et cela d’une part en évitant de parler du conflit avec les Palestiniens, d’autre part en insistant sur la culture, le tourisme et les innovations techniques israéliennes. Le projet a reçu une enveloppe de 4 millions de dollars pour ses deux premières années de fonctionnement, et cela en addition aux 3 millions alloués chaque année à la hasbara, ou propagande israélienne.
Dernièrement, Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères israélien et leader du parti d’extrême droite « Israel Beitenou », a relancé une offensive en relations publiques demandant à chaque ambassade israélienne en Europe de trouver, d’ici fin janvier 2011, 1000 personnes qui agiront en « alliés d’Israël »[1]. Pour ce faire, l’année prochaine, le budget des ambassades israéliennes en Europe sera doublé.
Israël n’est pas le seul pays à faire de la propagande, et c’est certainement son droit. Néanmoins, il est nécessaire que les médias prennent cette réalité en compte afin d’analyser de manière critique certaines informations « prêtes à consommer » qui leur parviennent.
Les deux publi-reportages, « Israël, du rêve à la réalité » et « Israël, terre de cultures » insérés dans La Libre Belgique et La Dernière Heure-les Sports les 24 novembre et 1er décembre derniers sont partie intégrante de cette campagne. S’ils ne relèvent pas de la responsabilité éditoriale de ces deux quotidiens, ils entachent néanmoins l’objectivité avec laquelle ils s’efforcent habituellement de traiter le conflit.
Plus flagrante encore était l’intervention de l’Office du Tourisme israélien dans le reportage « En voyage » sur Israël, diffusé le 5 décembre dernier sur la UNE.
En effet, les réalisateurs de l’émission ont repris telle quelle la carte d’une brochure du ministère du Tourisme d’Israël[2]. Cette carte apparaissant à plusieurs reprises correspond à une vision d’Israël révisionniste et contraire au droit international : la Cisjordanie, la bande de Gaza, Jérusalem Est et les hauteurs du Golan y apparaissent faisant partie intégrante d’Israël, sans aucune démarcation. Par ailleurs, les Palestiniens – y compris les Palestiniens d’Israël représentant 20% de la population israélienne-, l’occupation et la colonisation sont totalement ignorés par le reportage.
L’Association Belgo-Palestinienne souligne donc les effets néfastes d’une telle campagne, qui tend à remplacer le journalisme professionnel par une information de type publicitaire purement propagandiste.
[1] Voir l’article publié dans le quotidien israélien Haaretz le 28 novembre dernier, Lieberman urges Europe embassies to use ‘allies’ in PR efforts.
[2] Lettre de Philippe Marsigny