Au nom du père: arrestation du fils de 16 ans d’Adeeb Abu Rahmah

A 02h30 ce matin, les forces israéliennes ont pénétré dans le village de Bil’in en blindés, en jeeps militaires ou à pied et ont encerclé la maison de l’organisateur de manifestations en prison, Adeeb Abu Rahmah. Un groupe de militaires cagoulés est entré de force dans la maison sans présenter de mandat et a arrêté le fils unique d’Adeeb, Mohammed, 16 ans. Depuis l’arrestation de son père il y a 17 mois, Mohammed était l’unique source de revenu de la famille.

Les soldats escortant Mohammed, menotté et les yeux bandés dans une jeep militaire. (@ Hamde Abu Rahma)
Les soldats escortant Mohammed, menotté et les yeux bandés dans une jeep militaire. (@ Hamde Abu Rahma)

Pendant le raid, les soldats ont violemment tenté d’empêcher les photographes de filmer le raid, jusqu’à battre le cameraman, Haitham Khatib et causant des dommages à son appareil photo.

Contexte

Adeeb Abu Rahma, 38 ans, chauffeur de taxi, père de neuf enfants et militant courageux, a été arrêté lors d’une des manifestations hebdomadaires à Bil’in le 10 juillet 2009. Une première décision de le libérer à condition d’éviter des manifestations a été infirmée le 21 Juillet 2009, lorsque le procureur militaire a interjeté appel. Un juge a décidé qu’il devrait être maintenu en détention provisoire jusqu’à la fin de la procédure judiciaire intentée contre lui.

Haitham Khatib montrant ses blessures après le raid. (@ Hamde Abu Rahma)
Haitham Khatib montrant ses blessures après le raid. (@ Hamde Abu Rahma)

Finalement condamné le 30 juin 2010, il a été reconnu coupable d’ « incitation » et « action contre l’ordre public ». Ces ordres généraux militaires sont de plus en plus utilisés par Israël pour criminaliser les manifestations pacifiques.

Abu Rahma a d’abord été condamné à une peine de douze mois ferme, qui a ensuite été alourdie à dix-huit mois fermes par le Tribunal militaire d’appel, dans une décision très controversée qui a suscité le mépris des organisations des droits de l’homme à travers le monde.

Amnesty International, entre autres, a noté que « la portée des ordonnances militaires israéliennes ne déclare qu’Adeeb Abu Rahma pourrait être emprisonné uniquement pour avoir exercé légitimement son droit à la liberté d’expression en s’opposant à la politique israélienne en Cisjordanie. » Ils ont ajouté qu’il devrait être considéré « comme un prisonnier d’opinion qui doit être libéré immédiatement et sans condition. »

23 novembre 2010

source : TheOnlyDemocracy

Du Comité de coordination de lutte populaire

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