Le 24 novembre, l’Association belgo-palestinienne organisait une journée de solidarité avec le peuple palestinien sur le thème de l’apartheid. Conférences, danses, concerts et expositions : ce sont plus de 300 personnes qui ont assisté à cette rencontre dans le centre de Bruxelles.
15h. Alors que les bénévoles finissent de décorer “La Tentation” aux couleurs de la Palestine, les premiers invités découvrent l’exposition des photographies de Véronique Vercheval et d’Ahmed Saed. Les stands de Palestina Solidariteit, du comité Free Mustapha, d’Intal, de Mundubat et de l’Association belgo-palestinienne présentent leurs campagnes, leurs pétitions ainsi que de l’artisanat palestinien. La salle s’est remplie. Les quelque 160 chaises prévues sont rapidement occupées. Une centaine d’autres est ajoutée. A 16h00, il ne reste plus une place. La foule est au rendez-vous.
16h15. Les premiers intervenants entament une après-midi de prises de parole autour de cette question introduite par Pierre Galand, président de l’ABP: “Palestine, un peuple sous apartheid ?”. Eric David, professeur émérite de l’ULB, donne une réponse affirmative à la question et argumente l’accusation d’apartheid contre l’Etat israélien à partir de textes de juridictions internationales.
17h00. Après ces deux premiers intervenants, c’est au tour d’Alexis Deswaef, ancien président de la Ligue des droits humains et de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien récemment libéré de prison, d’intervenir. La salle écoute attentivement la conversation entre les deux amis qui témoigne des conditions de détention des prisonniers palestiniens et de la stratégie israélienne de destruction du tissu social en Palestine par l’enfermement d’un maximum de Palestiniens.
17h45. Les discours et témoignages laissent place à la culture : Watan Dabké, groupe composé de six danseuses et danseurs, monte sur scène pour une demi-heure de danse traditionnelle palestinienne avant de se “plonger” dans le public etde continuer les pas en rythmeavec la participation des spectateurs.
18h20. Les conférences reprennent. Deux thématiques se succèdent. Anan Odeh et Abeer Zayyad nous parlent de Jérusalem, de la politique ségrégationniste et des conditions de vie pour les ” Jérusalemites” palestiniens. Ensuite, Marianne Blume interroge AmjadShawa sur la situation dramatique, urgenteet éminemmentpolitique de Gaza.
19h45. Nathalie Janne d’Othée, membre de l’ABP, vient synthétiser la journée de conférences. Elle confirme que le mot “apartheid” pour qualifier l’attitude d’Israël sur les Palestiniens peut effectivement être utilisé et que cet apartheid doit être dénoncé auprès de la population et des décideurs politiques. Une campagne autour de cette question est annoncée pour l’année 2019. La suite de la soirée est annoncée : “buffet palestinien et puis place à la musique”.
21h. Après un”Makloubé” géant, plat traditionnel palestinien, lepublic rejointla salle pour assister aupremier concert donné par le jeune artiste de Gaza Alaa Shublaq. La performance commence par l’un de ses enregistrements; il explique que “tous ses amis ne sont pas là sur scène aujourd’hui”. Aux images d’un clip tourné à Gaza, il superpose sa voix qui traverse la salle de “La Tentation” avec des compositions originales et une reprise en arabe de “On lâche rien”
21h30. Karim Baggili monte sur scène et clôture cette journée bien remplie par un concert de plus d’une heure autour des titres de son dernier album : une première partie de ballades calmes au son du oud suivie d’une autre qui fait se lever la salle (et revenir un danseur de Dabké).
23h30. La journée se termine, avec la conviction que la solidarité pour le peuple palestinien est bien vivante et que les nombreuses personnes présentes sont prêtes à manifester cette solidarité dans la rue, auprès de nos politiciens et ailleurs.