Ce mercredi 29 novembre, une délégation de militant.e.s s’est rendue au siège de la Fédération belge de cyclisme avec pour objectif de remettre l’appel international exhortant les organisateurs du GIRO à déplacer les trois premières étapes du Tour d’Italie (dont le « Big Start », la première étape) d’Israël.
Le Tour d’Italie, ou Giro, est la deuxième plus importante course cycliste après le Tour de France. Cette course est organisée par le journal La Gazzetta dello Sport et le groupe d’édition multimédia italien RCS MediaGroup.
Pour sa 101e édition, le Giro s’élancera le 4 mai 2018 de Jérusalem et restera en Israël jusqu’au 6 mai. La première étape se déroulera à Jérusalem, la « capitale réunifiée » d’Israël comme l’ont répété les officiels israéliens lors de la conférence de presse du 18 septembre. La seconde étape (5 mai) reliera Haifa à Tel-Aviv tandis que la troisième et dernière étape en Israël traversera le Néguev du nord au sud en quittant Be’er Sheva pour rejoindre Eilat. Cette troisième étape a lieu alors que la situation des Bédouins palestiniens du Néguev ne fait qu’empirer. En effet, le gouvernement israélien accapare les terres des Bédouins en transférant ceux-ci hors de leurs terres vers des villes-bantoustan. Les Bédouins, privés de leurs terres, forment une des communautés les plus pauvres d’Israël.
Pour fêter ses 70 ans au travers d’une course d’une telle envergure, Israël devra dépenser approximativement 12 millions dont 4 iront directement dans les caisses de RCS MediaGroup pour s’acquitter des « droits d’hébergement ». Cette somme, particulièrement conséquente, est justifiée par le besoin pour Israël de redorer son image à l’international. En effet, un récent sondage de la BBC a classé Israël à la 4e place du classement des pays les moins populaires à travers le monde. Cette stratégie n’a rien de nouveau : en début d’année, 11 joueurs de la NFL (Ligue nationale de football américain) avaient été invités par le ministre du Tourisme en Israël dans le but d’être des ambassadeurs pour Israël ; en d’autres termes, les joueurs après leur séjour, devaient vanter les qualités d’Israël. Sur les 11 joueurs, 7 ont décliné l’invitation, refusant d’être les porte-paroles du gouvernement israélien. Cette technique ayant pour but de « normaliser » Israël au travers des témoignages de personnalités publiques s’étant rendues en Israël est une des armes majeures d’Israël dans sa lutte contre le BDS. Israël avait déjà agi de la sorte en 2016, en offrant à plusieurs acteurs/actrices oscarisé.e.s (Leonardo DiCaprio, Matt Damon ou encore Jennifer Lawrence) un voyage en Israël pour une valeur de près de 55.000 dollars.
Pour terminer, le message du GIRO 2018 sera celui de la « coexistence et de la paix »… Au vu de la situation dans laquelle vivent les Palestiniens depuis bien trop longtemps, ce message est surtout celui de l’indécence.
En remettant l’appel aux représentants de la Fédération, nous souhaitons que celle-ci prenne officiellement position contre la tenue de trois étapes du GIRO 2018 en Israël. Compte tenu de sa mission de promotion du cyclisme au niveau national et international, nous espérons que la Fédération belge se rende compte que ces étapes israéliennes nuiront fortement à l’image du cyclisme.
L’appel international : http://www.eccpalestine.org/international-call-move-the-big-start-of-the-giro-ditalia-from-israel/
Simon Franssen, ABP